mardi 26 juin 2007

" Ces wagons à bétail, témoins de la première étape de déshumanisation, furent un premier choc pour moi. "

La première prise avec la réalité du camp fut la vue de la rampe d’accès et des wagons qui y étaient restés.


Ensuite, j’ai été consterné par la proximité de la ville et de Birkenau qui m’a paru presque obscène, du moins malsaine.

Birkenau se trouvant dans une plaine venteuse, nous avons pu ressentir le froid qu’ont pu endurer les déportés, mais à une autre échelle. En janvier, normalement, il neige.

Lors de la visite du camp de Birkenau, j’ai été frappé par la ressemblance de ce lieu avec une usine en plein air : il y a une rampe d’accès pour le « déchargement » des déportés et leur tri par des médecins, comme des vaches à l’abattoir ; il y a les kilomètres de barrières de barbelés et de béton ; les entrepôts (baraques et latrines) posés comme des dominos, alignés ; il y a les tonnes d’objets, de cheveux, de lunettes, de chaussures… Et puis il y a l’organisation générale du camp qui est impressionnante autant que sa surface.

Les latrines, comme les châlits, témoignent de la déshumanisation par la perte totale d’intimité.

Quand nous sommes arrivés devant les fours crématoires détruits, et d’ailleurs tout au long de la journée, je n’ai cessé d’avoir peur de la perte des traces, des preuves qui sont inéluctables aujourd’hui. Je n’ai cessé de penser aux personnes qui, malgré les preuves existantes, remettent en cause la réalité de la Shoah. Ces gens-là représentent un réel danger pour l’humanité en devenir, l’oubli d’une telle chose, son déni, ou sa minimalisation, pourraient sérieusement remettre en cause notre futur, c’est la porte ouverte à toutes les formes de racisme, d’antisémitisme, d’extrémisme, de thèses dangereuses, eugénistes et conservatrices.

Un problème s’est posé pour moi, tout au long de cette visite : je ne réussissais et je ne réussis toujours pas à m’imaginer le degré d’horreur qui y régna, ce que représentent 6 millions de morts. Car qu’est-ce que 6 millions de morts, assassinés, quand on ne sait pas ce qu’est un mort ? Comment mesurer cette horreur quand on ne l’a pas vécu ? Il est très difficile de se l’imaginer, cela demande un travail personnel important, une réflexion, l’approche de la vie de victimes, l’ancrage de leur vie dans la réalité pour pouvoir comprendre et croire ce qu’ils ont vécu. Mais nous pouvons nous rapprocher de cette réalité, sinon nous en approcher.

Il m’était très difficile de mettre un visage au bout des cheveux décolorés, en dessous des lunettes, un corps à chaque prothèse, un pied dans chaque chaussure, une famille à chaque casserole, une main au bout de chaque brosse …

Ce fut pour moi très dur, et ça le reste aujourd’hui, de comprendre ce qu’il s’est passé, bien que j’en ressente l’infinie gravité.

T.T

" Auschwitz est un lieu chargé d’émotions "

Auschwitz est un lieu chargé d’émotions « historiques » car le lieu en lui-même sorti de son contexte garde un aspect impressionnant du fait de sa taille, de l’immensité mais l’émotion n’est pas la même. Cette émotion forte intense, grandi dans les explications données par la guide qui associe à l’immensité son poids par les chiffres et en nous faisant imaginer la situation. En effet, nous voyons un camp propre et entretenu sans boue, le froid était là mais pas la pluie nous ne pouvons donc qu’entre apercevoir les conditions telles qu’elles étaient. Mais seules les conditions de temps étaient visibles pas celle de vie, malgré ce froid qualifié de doux par la guide et malgré nos vêtements chauds nous avions très froid et la journée fut longue et fatigante, mais bien sûr tellement rien face au vécu des déportés. Forte émotion face aux chambres à gaz et dans le bois où attendaient les déportés avant d’atteindre ces chambres ainsi que dans les blocs de détention, cellules et de tortures. Une fin de journée impressionnante avec la vue du camp de nuit.

V.S

" Auschwitz, le plus grand cimetière du monde. "

Auschwitz, le plus grand cimetière du monde. Ce lieu sordide et gigantesque est une terre où plus d’un million de Juifs ont vu leurs vies se terminer dans des conditions atroces. A cette époque de l'année (Janvier) il y fait extrêmement froid et les conditions de vies sont rudes, nous n'avons pas pu nous imprégner de cette atmosphère car lors de notre visite le soleil était au rendez-vous et le thermomètre affiché 10°.Nous avons pu visiter Birkenau le matin et Auschwitz I l'après-midi.

Des que nous sommes entrés sur le site j'ai senti cette ambiance triste qui m'oppressait. Cette odeur de mort est imprégnée dans tout le camp et je l'ai mieux compris quand j'ai entendu les chiffres sortir de la bouche de notre guide.

Il y'a deux lieux qui m'ont marqué à Auschwitz, tout d'abord la salle où sont exposés les cheveux, lunettes, valises,...Ensuite Auschwitz I tout entier, il faisait nuit, il commençait à faire froid et l'ambiance devenait vraiment stressante.

L'objet qui m'aura le plus marqué, ce sont ces tonnes de boîtes de Zyklon B, qui ont tué tant d'innocents qui avaient le malheur d'être Juif...

Je pense que le moment le plus émouvant de notre visite c'était la fin de matinée où tous les groupes se sont retrouvés autour des accompagnateurs du Mémorial ainsi que l'ancienne déportée Ida Grinspan. Tous ensemble nous avons respecté une minute de silence en hommage à toutes ces victimes. Juste avant Alban Perrin avait prononcé un discours émouvant.

Nous n'avons pas pu tout visiter ou tout voir, et vu les conditions que nous avions il était dur de s'imaginer le calvaire que vivaient ces déportés traités pire que des animaux.

Notre "devoir de mémoire" consiste à prendre conscience du drame qui s'est produit pendant quelques années et empêcher que ça recommence. Car cette attitude n'est autre qu'un crime contre l'humanité.

T.M

" Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu et ressenti "

Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu et ressenti au cours de cette visite de camps de concentration et d’extermination. Nous avons visité les « chambres » de ces gens, je me les imaginais couchés sur ces planches en bois. Quand j’ai vu les vêtements qu’ils portaient et la nourriture qu’ils mangeaient, je me suis demandé comment certains ont pu survivre à cela. Il y avait des cellules de très petite taille dans lesquelles on enfermait quatorze personnes, lesquelles mouraient peu de temps après.

Après une pause, nous avons visité le camp d’Auschwitz où se trouvait à l’entrée la devise des travailleurs « Arbeit macht frei » (le travail rend libre). Des centaines de baraques alignées étaient transformées en musée. Nous en avons visité certaines ; c’était horrible car les ustensiles s’y trouvaient encore ; nous y avons vu des cheveux de femmes encore tressés, des boites du gaz qui avait servi pour les chambres à gaz. Les photos des gens déportés, rasés, leurs noms, prénoms, numéros, tous ces visages tristes semblaient nous regarder. C’était très dur.

Ce fut un voyage unique, avec beaucoup d’émotion dont le souvenir demeurera toujours dans ma mémoire.

Ils arrachaient les dents en or, les prothèses de jambes, ils rasaient les cheveux… Quand j’ai vu tous ces objets je n’arrivais pas à réaliser que ça pouvait appartenir à tous ces gens, j’étais ému. Ce qui m’a également touché, ce sont les fours crématoires, je n’arrivais pas à m’imaginer qu’on puisse faire brûler tant de personnes innocentes. C’était une expérience vraiment émouvante qui restera à jamais gravée dans mon esprit.

S.T

" La chose qui m'a frappée en arrivant, c'est le vide..."

Auschwitz. La première chose qui m’a frappée lorsque nous sommes arrivés à Auschwitz, c’est le vide, l’espace sur lequel le camp a été construit. L’immensité : une grande plaine balayée par le vent sur laquelle était bâtit des centaines de baraquements dont il ne reste aujourd’hui que les cheminées. Le camp n’était absolument pas comme je me l’imaginais : l’endroit était étonnamment propre et sec. Bien sur, j’ai tout de suite senti une atmosphère particulière, une atmosphère lourde et qui pèse sur les épaules. Le lieu qui m’a sans doute le plus marquée sont les latrines : l’odeur particulière , la vue de toutes ces latrines alignées, sans oublié les anecdotes racontées. Cette vision d’horreur s’est poursuivie avec les fours crématoires. J’ai sentis dans ces endroits lugubres, un sentiment d’extrême solitude.

La salle dans laquelle j’ai ressentis le plus de tristesse, fut la salle des brosses. Toutes ces brosses abandonnées par autant de personnes différentes qui sont mortes dans ce camp de la mort. Une impression de compassion vis à vis des familles des victimes. Malheureusement nous avons bénéficié de conditions météorologiques exceptionnelles pour la saison, ce qui je pense ne nous a pas permis de ressentir pleinement ce que je m’étais imaginé.

T.C-J

" Nous avons eu la chance de ne jamais connaître une telle horreur "

L’expérience d’Ida Grinspan est très bouleversante . En lisant son livre « J’ai pas pleuré »et celui de Primo Levi « Si c’est un homme » on se rend compte à quel point ça a du être difficile . Ils ne sont plus que des numéros parmi tant d’autres et leurs souvenirs deviennent alors des trésors auxquels ,ils se raccrochent pour garder un reste d’humanité .Je ne peux pas m’imaginer qu’on puisse être traité si mal qu’on en oublie d’être humain ou encore simplement son nom . Aujourd’hui on jette tout de suite des habits déchirés ,comment s’imaginer que pour certains d’entre eux c’étaient un luxe .J’ai été touché par l’histoire d’Ida car jamais je ne m’imagine survivre après ce qu’elle a vécu ou après la mort des miens dans de telles conditions . Elle a beaucoup de courage de revenir à Auschwitz.

Mes camarades de retour de leurs visites à Auschwitz semblent avoir trouvé la pièce dans laquelle se trouvent les cheveux des victimes très impressionnante. Les cheveux de la mère d’ Ida sont quelque part dans cette salle . Jamais personne ne pourra se rentre tout à fait compte de l’horreur qu’ils ont pu vivre . A travers ces 2 témoignages ,ressort aussi le grave manque d’hygiène. Le but semblait être de leurs faire comprendre qu’il ne valait même pas le pire des animaux ,les latrines (WC) étaient répugnantes et pouvaient faire circuler beaucoup de maladie dans cette population carcérales qui n’a même pas droit à de vrais soins . Ils n’avaient pas non plus intérêt à montrer qu’ils étaient malades ou ils seraient tués plus vite. Les températures étaient insoutenables , ils portaient tous des tenues qui les couvraient à peine alors qu’ils devaient travailler sous la neige en particulier les hommes .( Primo Levi en fait parfaitement ressortir l’horreur).L’intérieur des camps est un tout autre monde le pain remplace l’argent et devient précieux pour négocier . Tous ceux qui étaient haut placés ( grâce à leurs cruauté ) avaient droit de manger quelque chose de plus consistant par exemple comme l’explique Primo Levi la soupe qui était pratiquement leur seul repas était divisée en 2 parties l’eau en haut ,les légumes en bas .Donc vous l’aurez compris les prisonnier étaient nourris d’eau .Parfois les prisonniers étaient fusillés parce qu’ils n’ont pas obéi tout de suite seulement ils sont tous de nationalités différentes et ne comprennent pas forcément l’allemand! Parmi les travaux qu’ils devaient faire la plupart finissaient par des morts .Quand ils roulaient de gros objets et que l’un d’eux tombait les autres ne devaient pas s’arrêter mais continuer et lui rouler dessus sinon ils étaient tués . Mais malgré ça sur la porte était écrit en allemand « le travail rend libre ».

Nous avons eu la chance de ne jamais connaître une telle horreur .Nous étudions l’histoire pour que jamais plus elle ne se reproduise (du moins nous devons l’espérer ).Jamais plus ça ne devra se reproduire.

Ouissam

" Dur de savoir que de telles choses ont pu se passer "

Je n’ai pas pu participer au voyage pédagogique à Auschwitz Birkenau avec ma classe mais mes camarades m’ont fait un compte rendu de leur voyage.D’après leur compte rendu ce qui m’a le plus choquée c’est l’amas de chaussures, lunettes, bagages qu’ils devaient déposer mais aussi les cheveux où des odeurs nauséabondes se dégageaient, à combien de corps appartenaient ces cheveux? Comment penser que derrière chaque paire de chaussure, chaque mèche de cheveux, une personne était vivante. Dur de savoir que de telles choses ont pu se passer.

N.R

" Ce sont des lieux de mort qui aujourd'hui sont morts "

"Le 11 janvier, nous sommes allés à Auschwitz pour visiter la plus
grande usine de mort du XX° siècle. Nous avons visité Auschwitz I et
Auschwitz-Birkenau, les deux premiers camps du complex Auschwitz.
La premiere chose que nous avons vue, c'est la Judenramp. C'est là
que les déportés arrivaient quand leur destination était Auschwitz. Ils
venaient de vivre la première épreuve de leur déportation: le voyage dans
des wagons à bestiaux sans lumière , avec un seau d'eau pour boire, au
minimum pour soixante personnes et un seau pour les besoins naturels, qui
dégageait rapidement des odeurs nauséabondes. A la fin du voyage, il fallait
descendre de ces wagons. Les SS pressaient les déportés pour descendre mais
ayant vu ces wagons, je peux comprendre que cette descente présente, à
chaque fois dans les témoignages, un passage important. C'étaient des wagons
très hauts ; à moi, le pas de la porte m'arrivait à l'épaule. Et selon les
conditions extérieures, la descente était difficile.
Pendant longtemps, la séléction se faisait là, à la Judenramp. Les déportés
devaient donc soit marcher vers le camp soit vers les chambres à gaz.
Après la Judenramp, nous sommes allés à Auschwitz-Birkenau. Nous
avons vu la porte, qui est l'une des images les plus connues d'Auschwitz.
Nous avions vu beaucoup de photos dans les livres ou encore dans les films.
Cette porte, sur les photos, me parraissait immense, mais arrivée là, elle
était pour moi petite et étriquée. Passés cette porte, nous sommes arrivés
dans un champ de ruines, quelques baraques étaient parsémées mais il y avait
en majorité les ruines des fondations en briques des modestes chauffages peu
utilisés des baraques.
Nous sommes ensuite rentrés dans une baraque qui servait de dortoir.
C'était une baraque assez longue avec des lits entassés les uns à coté des
autres, des lits de trois étages assez larges, mais qui accueillaient plus
de personnes qu'ils ne pouvaient suporter. Aujoud'hui, ces lits sont dans
un état lamentable. Ces lits qui ont du supporter tant de morts!
Nous avons ensuite vu les latrines, qui étaient pour les détenus un lieu
d'humiliation, et qui sont aujourd'hui déteriorées et qui montrent que le
temps peut faire oublier en partie les pires évements.
Nous avons visité aussi le sauna ,le premier lieu que voyaient les
déportés si ils avaient été séléctionnés pour rester dans le camp, pour
travailler pour le reich, pour "survivre". Ils y laissaient leurs affaires
et leurs vies passées. Aujourd'hui c'est un lieu rempli de ces âmes qui ont
été tuées le jour ou elles sont arrivés à Birkenau.
Nous y avons vu aussi les ruines des chambres à gaz et nous avons, avec
les autres classes d'autres lycées venus avec nous, parlé en mémoire aux
personnes mortes à Auschwitz.
Après Auschwitz-Birkenau, nous nous sommes rendu à Auschwitz I, c'est
là comme dans tous les autres camps de concentration, qu'il est écrit "
Arbeit macht frei", qui pour les Nazis signifiait que le travail rendait
libre à travers la mort. Au départ, Auschwitz I était une caserne, et
aujourd'hui il y a des arbres comme dans nos villes sur les trottoirs, ce
qui donne l'impression d'une petite ville.
Nous avons vu la place d'appel et un bloc. Puis nous avons visité le bloc
de torture, qui faisait froid dans le dos.
Lorsque nous sommes sortis de ce bloc, comme nous étions en hiver, il
faisait déjà noir, et la fin d'une telle journée, je me rappelle avoir
imaginé la vie dans un tel camp et j'étais un peu effrayée et en même temps
révoltée de voir ce que les hommes sont capables de faire.
Je pense que ce qui me restera de cette journée à Auschwitz et des
autres camps que j'ai vus (Ravensbrück, Sachsenhausen) , c'est que ce sont
des lieux de mort qui aujourd'hui sont morts. Ce qui nous montre que le
temps peut tout effacer même les pires évenements et qu'il faut donc faire
devoir de mémoire afin de ne jamais oublier ce qui s'est passé pour que plus
jamais cela se reproduise.
De plus les témoins de cette époque disparaissent malheureusement de jour en
jour et nous sommes donc maintenant les messagers de ces témoignages."



M.L

" Le moment le plus émouvant était à mon avis la minute de silence "

Durant le mois de janvier 2007, la 1S04 et la 1ES02 ont eu l'occasion, par l'intermédiaire du Mémorial de la Shoah, et grâce à une candidature de M. Michaud et de Mme Bodet, de participer à une journée de mémoire dans le site d’Auschwitz. Nous commençons notre visite par un élément marquant (en fin de matinée après avoir fait le voyage entre Lille et Auschwitz grâce à l'avion puis au bus) .C'est une reconstitution des wagons dans lesquels arrivaient entassés les prisonniers venant de toute l’Europe. Ces wagons sont aussi appelés "les Wagons de la Mort".Nous reprenons ensuite le bus pour nous diriger vers Auschwitz Birkenau, nous sommes obligés de reprendre le bus, le camp fait en effet plusieurs hectares. Birkenau est le camp d'extermination, les nazis l'ont presque entièrement détruit pour ne laisser aucune preuve, ce lieu reste quand même effrayant. La guide insistait sur le fait que plus d’un million de personnes avaient été tués autour de nous et il était difficile de l'oublier tout au long de la visite... M. Michaud redoutait le froid pour nous, il y eut finalement un beau soleil même si un vent glacial l’accompagnait. Le temps également nous faisait réfléchir aux sorts des prisonniers qui étaient vêtus de presque rien tandis que nous avions froid sous nos bonnets et manteaux. Les toilettes m'ont également horrifié : 3 rangées de béton avec tous les 50 cm un trou, les déportés étaient cote à cote et dos à dos. J'imagine également l'odeur d'être environ 300 dans la même pièce en même temps aux toilettes. L'objet qui m'a le plus choqué est la pile de paires de lunettes. Je n'ai vraiment aucune idée du nombre de paires de lunettes qu'il y avait. Je pense que c'est choquant parce que ça donnait un nom aux personnes mortes : nous n'avons pas d'idée de l'étendue des chiffres annoncées par les historiens, un exemple comme celui la nous en donne. Les paires de lunettes restent une preuve irréfutable contrairement aux cheveux que certaines personnalités douteuses peuvent critiquer.
Le moment le plus émouvant était à mon avis la minute de silence qui a peut-être été encore accentué par le discours de M. Perrin (un historien du Mémorial de la Shoah) réalisé au préalable. Cette journée restera une journée très spéciale même si je pense que tout le travail de préparation a permis de prendre du recul sur l'histoire. Pendant la journée, la démarche était "historienne" elle n'avait pas pour but de s'apitoyer mais de comprendre ce qui s'est réellement pensé.
J'estime que des voyages comme celui ci appellent à la tolérance et doivent faire réfléchir les personnes qui de nos jours refusent la réalité des camps de concentration et attisent les haines entre les communautés.



M.A

" L'endroit d'Auschwitz qui m'a le plus marquée "

L'endroit d'Auschwitz qui m'a le plus marquée fut le mur de photos qui se trouve dans une des salles qui compose la "Sauna":
On y voit des portraits provenant des affaires personnelles des déportés , on les voit posant en famille, entre amis . Ils sont souriants, heureux…
Lorsque je suis entrée dans cette salle , que j'ai vu ces milliers portraits , j'ai vraiment réalisé le massacre qui avait eu lieu ici. Je comprenais que ces milliers de photos ne représentaient qu'une infime partie des déportés d'Auschwitz et que la quasi totalité d'entre eux y moururent .
Je prenais réellement conscience que toutes ces vies avaient été brisées…
C'est face à ce mur, en voyant ces visages de femme , d'enfant , d'homme que j'ai réalisé que je me trouvais dans le plus grand cimetière du monde.
Lorsque je suis sortie de cette salle, j'étais abasourdie et je ne cessais de me remémorer les visages de ces gens en me disant que l'endroit où je me tenais à présent était peut-être la dernière chose qu'ils avaient vue.

L.F

" Une chose m'a supris..."

Avant de franchir la barrière pour entrer dans Auschwitz I, on pouvait voir ecrit au dessus « le travail rend libre », en allemand ,quelle peine quand on voit ce que sont devenu tous ces gens; quand on sais tout ce qui s'est passé je trouve ça horrible d'écrire une telle chose. Etrangement, Auschwitz I ressemble à un petit village , et c'est d'ailleurs choquant car on n'arrive pas trop à s'imaginer ce qui c'est vraiment passé dans ce lieu. Ce lieu était une ancienne caserne, c'est pour cela que l'apparence est ainsi.

A peine entré à l'intérieur du camp, j'ai aperçu, cette barre de fer devant la longue avenue où on faisait l'appel le soir, cette barre servait à pendre des personnes...un peu plus loin dans une impasse, je vis un poteau en fer, et quelques minutes plus tard quand la guide expliqua à quoi il servait, j'ai eu comme des frissons dans tout le corps. Ce poteau servait à accrocher des personnes qui avaient fait un complot et d'autres choses dans le même genre, on accrochait une personne dessus, et on la laissait là pendant quelques jours, et au bout d'un moment tous les os de la personne se brisaient. Quelle torture impensable, comment peut on faire une chose pareille ?

Nous avons « visité » le block 11, j'en avais déjà entendu parler, le block de la torture et de la souffrance, c'est l'un des blocks les plus terribles. Le lieu a gardé sa spécificité, il y a des reproductions dans les couloirs, mais le pire reste à venir, nous sommes allés dans le sous-sol, les prisons, l'angoisse me monte dans le corps, tout le monde regarde un peu partout avec attention...nous découvrons les petites prisons où les SS enfermaient sur une toute petite surface les déportés, cela m'a énormément bouleversé, car les SS entassaient des dizaines de personnes jusqu'à temps qu'il n'y ait plus de place. Les gens y souffraient et y mouraient d'étouffement car il n'y avait pas de fenêtre. Une autre pièce du sous-sol m’a choqué encore plus, on y entra et l'on vit 2 toutes petites pièces, on pouvait y entrer par une petite porte qui se trouvait au sol, mais quand on a su à quoi servaient ces deux petites pièces, je n'arrivais pas à imaginer la chose, on faisait entrer 4 personne dans l'une de ces pièces de 1 mètre carré, un mètre carré! Les personnes à l'intérieur ne pouvaient ni s'accroupir, ni s'assoire, elles devaient rester debout à quatre, jour et nuit, et de temps en temps, après une longue journée de travail. HORRIBLE, je n'arrive pas à imaginer comment on peut faire cela à des êtres humains, c'est invraisemblable.

Aujourd’hui quelques blocks sont devenus des musée. Quand on visite le block des vitrines, on ne parle plus, on regarde, on est impressionné et choqué. Les vitrines montrent des tas d’objets triés par catégorie. Un million de personnes, ce n'est qu'un chiffre, mais quand on voit les 2 tonnes de cheveux, je peux dire que cela fait mal, mal d'imaginer...mal de se représenter, mal pour les personnes qui ont vécu cela. On voit là, en face de nos propre yeux ,des cheveux qui date de 60 ans et encore il n'y avait pas la totalité des cheveux...ils tissaient, ils tissaient des toiles, fabriquaient des matelas avec, comment peut-on faire ça!

Une chose m'a surpris dans l'une des vitrines, une tresse, une belle tresse coupée à une petite fille innocente, la douleur monte en moi, le calme m'entoure car tout le monte reste silencieux en voyant toutes ces vitrines...Je restais tout aussi muet devant les autres vitrines du lieu, les chaussures, des monts de chaussures..., des plats de cuisson, les peignes, les valises, autant d'objets...

Avant d'aller dans le camp de Birkenau, nous avons été voir un wagon, pour pouvoir se représenter comment les gens étaient transportés et qu'est ce qu'ils devaient subir après l'horrible voyage. Déjà le wagon ressemblait étrangement à un wagon à bestiaux...de plus la hauteur pour y descendre était vraiment impressionnante, sachant, que les déportés venaient de faire un long et difficile voyage. Puis quand on voyait à quelle distance se trouvait les camps et que l'on savait que les gens à peine avoir fini le voyage devaient marcher jusqu'à l'un de ces camps dans 1 mètre de neige à pied nu, je peux vous dire que c'est courageux, oui je pense que ces personnes devaient être très courageuses, car cela m'aurait très fortement gêné de marcher une telle distance pour aller jusqu’au camp, alors que MOI, j'avais des chaussures et un blouson chaud..., je l'aurais tout de même fait mais ce que je veux dire c'est que de nos jours on se plaint quand on marche une petite distance…

Enfin voilà, après avoir vu ces wagons, nous nous sommes rendus à Birkenau. En voyant à peine l'entrée, le nom qu’on lui a donné lui va très bien même après 60 ans... « le couloir de la mort ».Cette entrée me faisait vraiment penser à la mort surtout quand on sait ce qu'il s'y est passé!

La première chose qui m’a choqué quand nous sommes entrés dans ce camp, c'était son immensité, c'était vaste, on ne voyait pas l'autre bout du camp, on apercevait des baraquements, bien séparés. Nous avons vu l'endroit où les nazis sélectionnaient les gens aptes à rester. Nous avons ensuite été à l'intérieur d'une des baraques où couchaient les personnes déportées. C'est bizarre, des lits superposés où on pouvait dormir à trois et plus dans un lit. Il n'y avait pas la moindre isolation, sachant que les hivers en Pologne sont assez froids surtout en ce temps là, ce devait être très difficile de vivre dans un tel endroit, toujours dormir dans le froid, avec une toute petite couverture trouée que l'on devait partager...il y avait un chauffage, mais les nazis ne l'allumaient pas même l'hiver, sauf de temps à autre.

Nous avons ensuite été dans une autre baraque, celle où l'on faisait ses besoins et où on se lavait. Les toilettes étaient toutes regroupées, à peine séparées de 10 cm chacune. Qu'est-ce que cela devait être humiliant pour toutes les personnes... .

Plus tard nous avons été à l'autre bout du camp où l'on a vu les crématoires, ils étaient détruits mais bon, je suis rester là en pensant à tous ces gens morts pour n'avoir rien fait. Nous avons vu le crématoire qui a été explosé par des déportés. Je fut très heureux que certaines personnes ne se soient pas laissés abattre, j'avais une certaine fierté en moi, j'étais fier que des déportés aient détruit l'un des crématoires...

En marchant dans le camp, on pouvait voir des sortes d'étangs, ils servaient principalement à jeter les cendres des gens qui furent brûlées, quelle peine de procéder ainsi.

Nous avons fait une minute de silence avec d'autres classes et avec Ida Grinspan qui était présente, quel courage a cette femme. Elle a le courage de venir dans un camp de concentration et d'extermination avec ce qu'elle a vécu. Elle était venue une après-midi au lycée pour nous raconter son histoire, j'étais très attentif à ce qu'elle disait, et je n’ai d'ailleurs pas hésité à lui demander une dédicace sur mon livre, une dédicace que je n'oublierai pas.

Donc nous étions entrain de faire une minute de silence à la mémoire de tous les déportés...c'est très émouvant, tout le monde autour de vous reste silencieux, pas un mot, le vent souffle, et même quand on finit la minute de silence, personne ne parle, chacun continue à penser, à penser de ce qu'il s’est passé, car même si cela fait maintenant 60 ans, il ne faut en aucun cas oublier et raconter, oui raconter à tous les gens que l'on connaît notre expérience, pour ne pas oublier et pour que les gens soient conscients car plus tard les gens comme Mme Grinspan qui ont vécu cela ne seront plus avec nous et personne ne pourra témoigné sauf nous...les déportés qui ont survécu, ne veulent pas qu'on oublie.

« Pour Janvier qui transmettra, j'espère le témoignage d'aujourd'hui, bien amicalement

I.Grinspan »

J.C

" Ce fut un moment très émouvant "

Lors de notre arrivée à Auschwitz, nous avons d’abord découvert la « Judenrampe ». Les déportés étaient obligés de marcher à travers les champs jusqu’à Birkenau. Ils devaient parfois faire ce trajet dans la neige et le froid, bref dans des conditions très dures…

Nous nous sommes ensuite rendus jusqu’au camp d’Auschwitz II Birkenau. Une fois l’entrée passée, le silence se fit et nous avons ressenti une ambiance plutôt pesante… Tout ce que l’on avait vu pour le moment qu’en photo était devant nos yeux… C’est à ce moment là que l’on s’est rendu compte de l’immensité du site. L’ambiance était pesante au moment où on y était, « imaginez la même chose, mais cette fois-ci avec le froid, la neige, les chiens qui aboient, les SS qui ordonnent et les déportés qui hurlent, ajoutez quelques coups de feu et vous aurez un aperçu de l’ambiance qui régnait à l’époque ».

Nous avons ensuite visité les « chambres », les latrines et les « douches »… Quelle horreur !! Comment pouvait-on vivre dans de telles conditions ? De plus le guide nous rappela une fois de plus qu’il fallait imaginer le lieu avec les odeurs, les cris etc.…

Comme on peut le voir sur la photo ci-dessous, les camps de concentrations étaient entourés de plusieurs étages de fils barbelés et de miradors… Il n’y avait vraiment aucun moyen d’échapper à la mort…

Nous avons ensuite continuer la « visite » puis nous avons vu les ruines des crématorium et des chambres à gaz, puis l’on nous à expliquer qu’à quelques mètres de là se trouvait la fosse commune. Le fait d’imaginer autant de morts sous nos pieds nous donnaient la chair de poule…

Nous avons ensuite vu des photos de déportés sur le mur du souvenir, ce fut un moment très émouvant.

Puis nous avons été à Auschwitz I. Ce camp n’a rien à voir avec Birkenau, Auschwitz I ressemble plutôt à une petite ville. Vu de l’extérieur l’ambiance est plus détendue, mais lorsqu’on se replace dans le contexte de l’hiver etc.. on se rend compte que cela devait être horrible ! Cela fait un « drôle » d’effet d’être face à ce que l’on a vu tant de fois en photo…

Nous nous sommes ensuite dirigés vers les bâtiments où se trouvaient les cachots et nous avons vu le mur où étaient exécutés les déportés. Lorsque j’ai vu les « pièces » d’un mètre carrée, je me suis demandé à quoi cela pouvait servir… Le guide m’a alors dit que les SS mettaient 4 prisonniers dedans et attendaient que les prisonniers meurent d’étouffement… J’ai alors ressenti un sentiments indescriptible… C’était horrible de pouvoir faire ça !

Nous avons terminé la visite par la partie du camp aménagé en une sorte de musée. Nous avons alors vu d’immenses vitrines remplies des effets personnels des détenus tels que des brosses à dents, rasoirs, chaussures, peignes,prothèses… Puis le plus stupéfiant pour moi fut la vitrine remplie des cheveux des détenus ainsi que celle où étaient entreposées les boites vides de ce poison ayant tant servi dans l’extermination : le Ziklon B.

B.H

TEMOIGNAGE D’AUSCHWITZ

J'ai visité Auschwitz-Birkenau, émue, vigilante, attentive aux explications. Et mes souvenirs du camp seront à jamais sans doute, associés à leur image. Quelques heures sur place à arpenter le cœur serré, entre les baraquements et les ruines, cet espace de mort et de froid, tout en silence et en noir et blanc.

Depuis notre enfance, on nous explique cette guerre et le processus de la solution finale. A force, on nous désensibilise, on banalise ces crimes. Ce n'est pas le but recherché mais les tas de cadavres et les photos de charniers désindividualisent les morts…on en oublie l'homme…Ce qui m'a touchée profondément, c'est la photo de famille ou le portrait d'avant la guerre sous lesquels on peut lire" aucun d'entre eux n'est revenu." Maintenant quand je pense à cette visite…je revois des visages, des traits heureux et des traits tirés, tristes et faméliques. Je revois le regard sombre, fixe et débordant de douleur d'un enfant… Ces morts, je partage leur malheur et leur désespoir..

Je n'arrivais pas à réaliser l'horreur qui s'étalait devant moi…mais lorsque j'ai vu de mes propres yeux deux tonnes de cheveux ternis par les années, entassés dans une vitrine… A combien de corps appartenaient à ces cheveux.

Penser que derrière chaque paire de chaussures, chaque mèche de cheveux, une personne était vivante…Tout cela n'est pas facile à réaliser .

Avant de partir, je ne comprenais pas bien comment des êtres humains avaient pu infliger à d'autres de telles atrocités; après ce voyage, je le comprends encore moins.

Dans le camp, on ne pense plus à rien, on regarde silencieusement, on essaye d'analyser les situations …mais cela semble tellement inhumain. Comment l'homme a-t-il pu infliger de telles souffrances? Chaque détail qu'on nous livre nous écrase.

Une étendue de blanc,
derrière des barbelés,
devant nous s'étend.
Mes mains sont gelées.
Par un vent terrifiant,
je me demande comment,
Eux presque sans vêtements
pouvaient-ils survivre,
quand le froid nous enivre.
Eux, auraient-ils pu être nous,
persécutés, à genoux,
dans le sang et la boue,
sous le joug de la mort:
J'y pense et j'en frissonne encore.
Si je veux en parler
C'est pour ne pas oublier;
Et pour que nos enfants
Ne puissent connaître de tels camps.

Nous sortons de ces camps avec un devoir de mémoire à transmettre à plus de gens possible. La vue de tels lieux nous fait aussi réfléchir sur les conflits actuels et l'avenir.

H.A

" Ce qui m’a frappé au sujet d’Auschwitz "

Personnellement, j’ai lu les livres de Primo Lévi « Si c’est un homme » et d’Ida Grinspan « J’ai pas pleuré ». J’ai également assisté au témoignage poignant d’Ida. Son récit a été bouleversant. Ce qui m’a choqué le plus, c’est le nombre de juifs (et autres) déportés en une période courte mais trop longue ; les arrestations et leurs motifs, l’âge des personnes déportées…

La vie au camp telle qu’elle est décrite soit par Primo Lévi soit par Ida Grinspan me paraît horrible. Lorsque je me met à la place d’Ida ; moi, perdre tout d’abord ma mère, être déportée à 14ans, passer un voyage abominable dans un wagon à bestiaux, affronter le froid, la fatigue et les maladies… Elle pense que c’est grâce à son esprit de jeune fille et à sa volonté de vivre qu’elle a survécu ; je pense qu’à sa place, je n’aurai jamais supporté, je n’aurai jamais su dire que j’avais eu de la chance ! Parce qu’Ida se trouve chanceuse !!! J’admire son courage et sa force émotionnelle.

Mes camarades de classe, eux, sont partis à Auschwitz et ont visité les camps de concentration et d’extermination. Leurs récits sont également bouleversants. Ils décrivent les cheveux, les objets personnels, les chaussures, les lunettes des victimes… Les odeurs, elles aussi, ont été marquantes. Ils étaient témoins du froid : ils sont allés en Pologne au mois de janvier. C’est surtout le vent qui était glacial mais il faisait 9°C et non pas –20°C. La neige n’était pas présente. Ils évoquent également les latrines et les dortoirs avec le manque d’hygiène.

Mais ce qui reste le plus dans les esprits, c’est le Block 11, les salles de tortures. « Cela m’a dégouté », « Je trouve ça dégueulasse », d’autres ont pleuré ; « c’est choquant… »

E.P

" Nous sommes arrivés dans la matinée..."

Nous sommes donc arrivés au camp dans la matinée et quand nous sommes passés devant le camp d'Auschwitz, je ne pensais pas que nous étions arrivés, car je voyais des bâtiments en briques et jamais je n'aurais pensé que ce pouvait être Auschwitz. Ce n’est pas que j'ai trouvé que les bâtiments étaient beaux et que je les avais déjà vus en photo je n’arrivais pas à imaginer que c'était le camp.

Nous avons d'abord visité le camp d'Auschwitz-Birkenau, en commençant par nous montrer le train dans lequel les gens passaient plusieurs jours dans des conditions inhumaines quand ils étaient envoyés dans les camps. Mais la manière dont le train était présenté faisait vraiment penser à une pièce de musée. Ensuite on est entré dans le camp et j'ai été surprise par le silence et par la taille du camp. En effet, on nous avait dit que c'était bruyant par les cris des SS, des chiens, les bruits insupportables de ceux qui mouraient.

On a visité le camp en ayant tout au long du parcours des explications et on nous a montré les latrines et les baraques, mais je n'aurais jamais imaginé qu’un millier d'hommes y dormait surtout en pensant aux conditions de vie ( les gens empilés les uns sur les autres, le bruits des mourants, et dans les latrines : aucune intimité ); cela m'a choqué.

A la fin de la visite, on s'est recueilli sur le monument aux morts, et j'ai vraiment été touchée par ce que Ida Grinspan a dit lorsqu'elle a pris la parole. D'autant plus qu’elle a vécu l'enfer des camp de concentration. La visite de Birkenau finie, nous sommes allés au camp d’Auschwitz I et j'ai été choquée de la manière dont le camp était organisé et aménagé. J'ai vraiment eu l'impression d'être dans une petite ville ( les lampadaires, les trottoirs, les rues pavées, les arbres, les numéros aux portes d'entrée ). Si je n'avais jamais entendu parler du camp, de ce qui s'y était passé, jamais je n'aurais pensé que des gens y avaient été torturés et tués.
On est rentré dans plusieurs "maisonnettes" où on a pu y voir les pièces où dormaient les prisonniers, où ils étaient torturés ( en particulier celle où les prisonniers étaient enfermaient dans un espace de 1m² ), mais j'ai vraiment été écoeurée quand on a été dans une très grande pièce où dans une vitrine des tonnes de cheveux étaient exposées. L'odeur était désagréable et cette montagne de cheveux féminins ne représentait qu’une partie des femmes qui ont été exterminées. Il y avait aussi les pièces où l'on trouvaient les chaussures, les lunettes ou encore les casseroles, qui m'ont fait la même impression. En dernier, on a été dans une chambre à gaz et on a vu les fours crématoires, et j'ai pensé à tous ces gens qui étaient morts dans ces camps juste parce qu'ils n'étaient pas "conformes" à l'idéologie nazie.

Ce voyages d’étude nous a permis de mieux nous rendre compte de l'horreur des camp et des conditions inhumaines dans lesquels étaient envoyés ces femmes, ces enfants, ces hommes. C'est quelque chose qui selon moi est important à faire, comme devoir de mémoire afin que plus jamais de telles atrocités ne se reproduisent.

A.C

" Cruauté à l'état pur..."

Cruauté à l’état pure

-Comportement inhumain, immoral, innommable

-Nous avons du mal à réaliser que l’Homme ai pu atteindre un tel degrés d’atrocité.

-Le nombre de morts est considérable mais nous ne réalisons pas réellement l’ampleur de la chose, le nombre de vies que cela a pu briser.

-Nous avons du mal a comprendre qu’il n’y eut pas de réactions, de mesures prises rapidement face à ce massacre.

Les civils, l’armée, les différents chefs du gouvernements des pays engagés dans la seconde guerre mondiale , devaient être au courant de l’arrestation et de la déportation de millions de juifs. Alors comment se fait-il qu’il n’y eut aucune réaction notoire pour mettre fin aux agissements des nazis ?

-Nous ne comprenons pas non plus…mais d’un autre côté quel raisonnement logique y a-t-il au génocide de millions de personnes…qu’y a-t-il a comprendre aux meurtres d’enfants pour la seule raison d’être différents, de croire en d’autres valeurs, d’être juif…. ?

Actes impensable à notre époque même si les marques du racisme sont encore présentes.

-Sentiment de révolte face à cette injustice et non de vengeance (cela ne servirait à rien et ne résoudrait pas le problème)

-Finalement nous avons du mal à retranscrire nos sentiments sur ce crime contre l’humanité, nous ne pouvons pas mettre de mots cette ignominie qu’est la Shoah.

A.D

Mes Impressions...

Nous atterrissons enfin en Pologne à Cracovie puis nous nous rendons en car à Auschwitz.

Déjà, je ressens une étrange sensation : l’air semble lourd, pesant et chargé des atrocités commises en ces lieux.

Après avoir entendu et lu autant de témoignages, vu tellement de documentaires et malgré une certaine préparation psychologique, un sentiment de deuil mais aussi d’impuissance se repend inéluctablement en moi. Malgré tout, on ressent une certaine satisfaction une fois sur place répondant à l’attente de l’évènement mais aussi au fait qu’on puisse enfin se dire « Je suis témoin oculaire ».

Les conditions météorologiques nous sont favorables ce qui accroît une fois de plus, la difficulté à nous mettre dans les conditions des déportés…

-La première halte nous mène aux wagons servant à transporter les déportés au camp. Je suis tout de
suite frappé par leurs hauteurs et par leurs tailles.

Comment s’imaginé qu’une centaine de personne puisse s’entasser dans un tel espace et durant un si long laps de temps ?

C’est d’ailleurs ce sentiment d’ignorance et d’incompréhension qui me suivra tout au long de ma « visite ».

- Nous nous arrêtons ensuite à la célèbre porte menant au camp.

Paradoxalement, j’ai l’ai trouvé très « étroite » et petite au vu des événements qui s’y sont déroulés et par rapport a l’image que je m’en faisait.

Puis, nous entrons enfin dans Birkenau même.

Tout ce qui se présente à nous n’est autre qu’un immense champ où règne le silence perturbé quelque fois par le bruit des bourrasques de vent. Ce vide me trouble mais très vite les baraquements contribuent à me rappeler la véracité des faits.

La visite de l’un deux ainsi que celle des latrines m’a particulièrement ému puisque je suis maintenant plus apte à prendre conscience de la réalité du quotidien.

- Puis, pour terminer notre visite de Birkenau, nous nous sommes dirigés vers les chambres a gaz.

Lorsque j’ai traversé le long chemin menant à ces chambres, j’ai essayé de me mettre dans les conditions mentales d’un déporté en m’imaginant ce que pouvait ressentir un Homme qui ne savait pas où il allait ni ce qu’il allait devenir. L’expérience est vraiment troublante et assez indescriptible : je ne pouvais me détacher de la conviction qu’au bout de ce chemin se trouvait la mort.

Au bout de l’allée, se trouvaient donc les chambres a gaz. Il m’a été très difficile de me dire que c’était à cet endroit précis, où je me tenais, qu’avaient été commis tous ces crimes. Je me suis tout de suite demandé « comment un compartiment aussi petit a-t-il pu enlever autant de vies ? »

Dans la fin de l’après midi, nous arrivons a Auschwitz. L’entrée est caractérisée par le célèbre écriteau « Arbeit macht frei ». Tout comme dans Birkenau, l’ambiance est pesante et la présence précoce de la nuit accentue notre appréhension. De plus, tous les bâtiments sont en parfait état et l’image que je me faisais d’Auschwitz est proche de la réalité.

Le camp est maintenu devenu un musée et le moment le plus redouté mais le plus attendu par chacun arrive : nous allons enfin visiter les salles où sont entreposés les cheveux, les prothèses et les ustensiles des victimes. Je sais pertinemment que la quantité de cheveux que je vois aujourd’hui n’est rien comparée à la réalité mais cela suffit amplement à me faire prendre pleinement conscience des atrocités.

Je me disais que ces objets étaient les restes, les mémoires des victimes et qu’ils étaient en quelque sorte encore vivants. J’essayais de remettre chacun d’entre eux sur l’un des très nombreux portraits faisant office d’hommage aux victimes et qui étaient entreposés dans une des pièces principales du camp.

- Je retiens donc de ce voyage beaucoup d’images ainsi qu’une immense fierté d’avoir pu visiter le camp ; ce qui fait maintenant de moi un témoin oculaire des atrocités commises par les nazis.

A.K

Souvenirs d'Auschwitz

L’endroit du complexe d’Auschwitz qui m’a le plus marquée est le sous-sol, du block 11, dans le camp numéro 1. Ce sous-sol abritait les cachots où certains déportés étaient emprisonnés, par punition, représailles, ou d’autres raisons…

Les différentes cellules présentes témoignent de la cruauté des supplices : cellule de la faim, cellules de 1m2, où les prisonniers étaient « hébergés » à quatre pour la nuit, et destinée à les faire mourir d’épuisement,…

Ce sous-sol résume à lui seul l’univers du camp : la déshumanisation des prisonniers, la cruauté des traitements réservés aux prisonniers et du système concentrationnaire en lui-même…

Cependant, c’est aussi dans ce sous-sol que l’on peut reprendre espoir dans l’Humanité. En effet, en visitant le complexe d’Auschwitz, on peut être pris par le désespoir, tant on a l’impression que l’on est peu protégé de ce genre de chose.

Mais, en entendant l’histoire d’hommes qui ont aidé leurs compagnons de misère, on se reprend à croire que le bilan n’est pas si sombre que cela.

L’exemple que l’on en voit dans le sous-sol du block 11 est la cellule où fut enfermé le Père Maximilien Kolbe, et où sa mémoire est conservée. L’histoire de ce prêtre polonais qui donna sa vie pour sauver un autre homme nous rappelle que dans les camps, il y a eu des hommes qui, comme pour contrebalancer la cruauté de leurs bourreaux, ont fait preuve d’une Humanité et d’une charité sans égale.

Ils l’ont fait dans les camps, de la même manière que les « justes » ont protégé juifs et résistants au péril de leur vie, tandis que d’autres hommes se sont tu, ou même ont collaboré à ce crime…

A.D

jeudi 10 mai 2007

" Auschwitz, c’est un grand champ de ruines "

Auschwitz, c’est un grand champ de ruines. Il y fait extrêmement froid, même si lorsque nous y étions, les conditions météorologiques n’étaient pas les pires qu’il soit. Nous avons visité le camp de concentration en lui-même (les baraquements), et la partie exterminatrice d’Auschwitz (les fours et chambres à gaz).

Selon moi, Auschwitz est vide et en partie figé, comme si la mort n’avait pas vraiment quitté ce lieu : j’ai eu l’impression qu’il restait quand même une atmosphère de peur qui m’a mis mal à l’aise.

L’endroit qui m’a le plus marqué est la chambre à gaz, ainsi que la salle où les cheveux étaient entreposés.

Un commentaire, qui m’a paru important, explique que certains hommes qui travaillaient dans le camp se sont rebellés et ont voulu faire exploser les crématoires. Pour moi, cela signifie qu’il restait encore quelque chose d’humain en eux et dans un sens je les admire car ils ont eu le courage de se rebeller contre un crime.

Une autre chose qui m’a marquée, ce n’est pas vraiment un objet, mais c’est le barbelé qui entoure complètement le camp. Cela m’a donné l’impression d’être en partie déshumanisée, puisqu’on met souvent du barbelé autour des prés pour les animaux, pour qu’ils ne sortent pas.

Même si je n’ai eu qu’un aperçu de ce qu’est et a été Auschwitz, je trouve que le plus dur dans le devoir de mémoire est de raconter ce qu’on a vu, entendu ou ressenti, et je comprends mieux pourquoi beaucoup de survivants des camps de concentration n’ont pas voulu dire ce qu’ils ont vécu. Mais je comprends aussi la phrase d’Ida Grinspan « Si vous rentrez, il faudra leur dire. Ils ne vous croiront pas, mais il faudra leur dire. » et pourquoi le devoir de mémoire est important.

E.B

"L' image qui m’a le plus marqué "

L’image qui m’a le plus marqué c’est sans aucun doute celle de ce wagon qui à lui seul représentait ces convois interminables qui transportaient tous ces Hommes vers cette usine de mort qu’était Auschwitz-Birkenau.

Lorsque l’on voit ce wagon on ne peut s’empêcher de penser à tous ces convois qui acheminaient des quatre coins de l’Europe tous ces hommes, femmes et enfants vers une mort horrible. Il faut s’imaginer qu’ils étaient entassés dedans pire que du bétail, n’ayant plus aucune place pour s’asseoir ou s’allonger, n’ayant pas d’eau, pas de nourriture. De mémoire de rescapés ces interminables convoyages qui pouvaient durer des jours et des jours entiers étaient l’une des pires choses qu’ils aient vécu.

Par ailleurs de là ou l’on se trouvait on pouvait apercevoir le cheminement des rails qui aller jusqu’à cette porte du camps d’Auschwitz-Birkenau. Au-delà de celle ci se trouvait un long quai sur lequel on faisait débarquer tout le monde, de là s’opérait La Sélection. Celle-ci consistait à envoyer les faibles : vieillards, enfants, malades directement vers les chambres à gaz. D’un autre côté on regroupait les hommes et femmes de bonnes constitutions pour les envoyer travailler dans le camps ou les usines attenantes au camps.

Il faut tout de même savoir que lors des années des plus gros convoyages de déportés (ils étaient prioritaires sur les convoyages de troupes et d’armement) la Sélection ne se faisait pas et la totalité de ces Hommes étaient envoyer aux chambres à gaz, celles-ci fonctionnant alors jours et nuits.

Y.D

samedi 28 avril 2007

« Il fera 10°C dans une journée ensoleillée a Auschwitz. »

Nous avions rendez-vous vers 6h du matin a l’aéroport de Lille-Lesquin. Nous ferons l’aller-retour sur la journée, le retour étant prévu pour 23h. Une heure et demi d’avion et nous voilà arrivés à Cracovie. Là, nous prenons le bus pour rejoindre notre destination. Nous traversons des paysages ruraux. Quelques habitations rappellent que la Pologne a été communiste, presque aucune qu’elle a été dominée par les nazis. Après une bonne heure à découvrir pour la plupart d’entre nous les premières images de la Pologne, le bus s’arrête. La journée commence.

Comme il y a 60 ans,, nous arrivons par le quai. Sur les 2 tronçons de chemin de fer gardés siègent 2 des wagons qui servaient à transporter les déportés. Un de ces wagons à bestiaux dans lesquels on entassait 50, voire 80 déportés. La première sélection naturelle. Au terme des quelques jours de voyage, le nombre de voyageurs était déjà réduit. Cette rampe d’arrivée que nous avons sous les yeux était distante d’une centaine de mètres du camp - mètres à parcourir souvent sous la neige, a des températures nettement inférieures à 0°C- . Elle avait servi jusqu’au printemps 1944 pendant lequel les nazis mirent en service une nouvelle plate forme de déchargement directement dans les camp. Très vite, le froid s’empare de tout le groupe. Et, malgré la température très élevée à cette époque de l’année en Pologne, nous sortons bonnets, écharpes et gants. Le vent est en effet glacial et aucun ne semble croire le thermomètre. Il nous paraît invraisemblable qu’on ait pu vivre sans – ou presque - vêtements, sous la neige et le thermomètre affichant 30°C en dessous de 0.

Après avoir repris le bus, nous arrivons au camp d’Auschwitz II Birkenau, la plus grande partie des 3 de l’immense camp d’Auschwitz. Dans cette section, plus d’un million de personnes ont vu la mort. La porte d’entrée, ce grand mirador sous lequel passe la train (la photo la plus célèbre du camp en est une représentation), la grande majorité des déportés arrivés après le printemps 1944 ne s’est jamais vu la franchir. Ce jour là, c’était a nous de la passer. Etrange sensation que d’entrer dans ce lieu si librement alors que des millions de gens n’auraient voulu qu’une seule chose : la franchir dans le sens inverse. Devant nous, les rails. A droite, des baraquements en bois a perte de vue, le camp des hommes. A gauche, des baraquements en brique, le camp des femmes, que nous ne visiterons pas. Nous nous dirigeons vers cette rangée de baraques de bois, toutes similaires et bien alignées. Vous vous souvenez de ce film Chicken run ? L’enfermement, les barbelés, l’ordre. Oui, c’est ça, un poulailler nazi.

Le premier bâtiment que nous pénétrons est celui des latrines - simples trous -. Celle-ci sont parfaitement alignées sur quelques mètres, sans séparation entre-elles, et on nous explique que régulièrement elles débordaient dans une puanteur insoutenable. Dans le même lieu se situaient les douches, invisibles, ce n’était que des seaux d’eau. Beaucoup de déportés n’ont jamais goûté au plaisir de se doucher. Heureusement ! N’ayant pas de serviettes, la plupart des douchés périssaient dans le froid consécutivement à leur lavage. Ensuite, nous entrons dans une deuxième baraque, un dortoir. On s’aperçoit avec stupéfaction que les détenus étaient entassés par 5,10,15 voire 20 sur de simples planches de bois couvertes de paille d’environ 1.6m sur 3.5m.

Puis nous quittons le centre du camp et allons vers ses parties périphériques. Nous traversons un véritable champs de ruine où seules les cheminées de briques émergent du sol, le bois des baraquement ayant été brûlé au départ des nazis. Nous entrons dans un petit bois et nous arrêtons devant les fondations d’un bâtiment en briques. Un des 6 de Auschwitz II Birkenau par lequel on entre qu’une seule fois : une chambre à gaz et crématoire. Il y a des trous dans les murs, par lesquels les SS faisaient passer les cristaux de Ziklon B. Les sonderkommandos, des prisonniers juifs, étaient chargés de dépouiller les corps et les enfouir dans les grandes fosses communes que nous apercevons derrière la chambre. Ces sonderkommandos, qui, le 07 octobre 1944 réussirent à faire exploser le Crématoire n°4 devant lequel nous passons avant d’entrer dans le centre de désinfection par lequel les prisonniers jugés aptes au travail passaient avant d’intégrer réellement le camp. Razage des cheveux, douche, confiscation des biens : la première étape de la destruction des individus. Nous apercevons aussi plusieurs baraques qui servaient à stocker les objets du camp : le Kanada. Ce fut la dernière étape de la visite de Birkenau.

Une visite qui nous a fait comprendre, ou du moins imaginer les souffrances d’un peuple soumis au mépris d’un autre. Elle nous a aussi fait prendre conscience du danger que représente le racisme dont l’expérience douloureuse de la 2nd guerre mondiale doit nous mettre en garde contre ses formes actuelles.

P.V