mardi 26 juin 2007

" Ce sont des lieux de mort qui aujourd'hui sont morts "

"Le 11 janvier, nous sommes allés à Auschwitz pour visiter la plus
grande usine de mort du XX° siècle. Nous avons visité Auschwitz I et
Auschwitz-Birkenau, les deux premiers camps du complex Auschwitz.
La premiere chose que nous avons vue, c'est la Judenramp. C'est là
que les déportés arrivaient quand leur destination était Auschwitz. Ils
venaient de vivre la première épreuve de leur déportation: le voyage dans
des wagons à bestiaux sans lumière , avec un seau d'eau pour boire, au
minimum pour soixante personnes et un seau pour les besoins naturels, qui
dégageait rapidement des odeurs nauséabondes. A la fin du voyage, il fallait
descendre de ces wagons. Les SS pressaient les déportés pour descendre mais
ayant vu ces wagons, je peux comprendre que cette descente présente, à
chaque fois dans les témoignages, un passage important. C'étaient des wagons
très hauts ; à moi, le pas de la porte m'arrivait à l'épaule. Et selon les
conditions extérieures, la descente était difficile.
Pendant longtemps, la séléction se faisait là, à la Judenramp. Les déportés
devaient donc soit marcher vers le camp soit vers les chambres à gaz.
Après la Judenramp, nous sommes allés à Auschwitz-Birkenau. Nous
avons vu la porte, qui est l'une des images les plus connues d'Auschwitz.
Nous avions vu beaucoup de photos dans les livres ou encore dans les films.
Cette porte, sur les photos, me parraissait immense, mais arrivée là, elle
était pour moi petite et étriquée. Passés cette porte, nous sommes arrivés
dans un champ de ruines, quelques baraques étaient parsémées mais il y avait
en majorité les ruines des fondations en briques des modestes chauffages peu
utilisés des baraques.
Nous sommes ensuite rentrés dans une baraque qui servait de dortoir.
C'était une baraque assez longue avec des lits entassés les uns à coté des
autres, des lits de trois étages assez larges, mais qui accueillaient plus
de personnes qu'ils ne pouvaient suporter. Aujoud'hui, ces lits sont dans
un état lamentable. Ces lits qui ont du supporter tant de morts!
Nous avons ensuite vu les latrines, qui étaient pour les détenus un lieu
d'humiliation, et qui sont aujourd'hui déteriorées et qui montrent que le
temps peut faire oublier en partie les pires évements.
Nous avons visité aussi le sauna ,le premier lieu que voyaient les
déportés si ils avaient été séléctionnés pour rester dans le camp, pour
travailler pour le reich, pour "survivre". Ils y laissaient leurs affaires
et leurs vies passées. Aujourd'hui c'est un lieu rempli de ces âmes qui ont
été tuées le jour ou elles sont arrivés à Birkenau.
Nous y avons vu aussi les ruines des chambres à gaz et nous avons, avec
les autres classes d'autres lycées venus avec nous, parlé en mémoire aux
personnes mortes à Auschwitz.
Après Auschwitz-Birkenau, nous nous sommes rendu à Auschwitz I, c'est
là comme dans tous les autres camps de concentration, qu'il est écrit "
Arbeit macht frei", qui pour les Nazis signifiait que le travail rendait
libre à travers la mort. Au départ, Auschwitz I était une caserne, et
aujourd'hui il y a des arbres comme dans nos villes sur les trottoirs, ce
qui donne l'impression d'une petite ville.
Nous avons vu la place d'appel et un bloc. Puis nous avons visité le bloc
de torture, qui faisait froid dans le dos.
Lorsque nous sommes sortis de ce bloc, comme nous étions en hiver, il
faisait déjà noir, et la fin d'une telle journée, je me rappelle avoir
imaginé la vie dans un tel camp et j'étais un peu effrayée et en même temps
révoltée de voir ce que les hommes sont capables de faire.
Je pense que ce qui me restera de cette journée à Auschwitz et des
autres camps que j'ai vus (Ravensbrück, Sachsenhausen) , c'est que ce sont
des lieux de mort qui aujourd'hui sont morts. Ce qui nous montre que le
temps peut tout effacer même les pires évenements et qu'il faut donc faire
devoir de mémoire afin de ne jamais oublier ce qui s'est passé pour que plus
jamais cela se reproduise.
De plus les témoins de cette époque disparaissent malheureusement de jour en
jour et nous sommes donc maintenant les messagers de ces témoignages."



M.L

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