mardi 26 juin 2007

Mes Impressions...

Nous atterrissons enfin en Pologne à Cracovie puis nous nous rendons en car à Auschwitz.

Déjà, je ressens une étrange sensation : l’air semble lourd, pesant et chargé des atrocités commises en ces lieux.

Après avoir entendu et lu autant de témoignages, vu tellement de documentaires et malgré une certaine préparation psychologique, un sentiment de deuil mais aussi d’impuissance se repend inéluctablement en moi. Malgré tout, on ressent une certaine satisfaction une fois sur place répondant à l’attente de l’évènement mais aussi au fait qu’on puisse enfin se dire « Je suis témoin oculaire ».

Les conditions météorologiques nous sont favorables ce qui accroît une fois de plus, la difficulté à nous mettre dans les conditions des déportés…

-La première halte nous mène aux wagons servant à transporter les déportés au camp. Je suis tout de
suite frappé par leurs hauteurs et par leurs tailles.

Comment s’imaginé qu’une centaine de personne puisse s’entasser dans un tel espace et durant un si long laps de temps ?

C’est d’ailleurs ce sentiment d’ignorance et d’incompréhension qui me suivra tout au long de ma « visite ».

- Nous nous arrêtons ensuite à la célèbre porte menant au camp.

Paradoxalement, j’ai l’ai trouvé très « étroite » et petite au vu des événements qui s’y sont déroulés et par rapport a l’image que je m’en faisait.

Puis, nous entrons enfin dans Birkenau même.

Tout ce qui se présente à nous n’est autre qu’un immense champ où règne le silence perturbé quelque fois par le bruit des bourrasques de vent. Ce vide me trouble mais très vite les baraquements contribuent à me rappeler la véracité des faits.

La visite de l’un deux ainsi que celle des latrines m’a particulièrement ému puisque je suis maintenant plus apte à prendre conscience de la réalité du quotidien.

- Puis, pour terminer notre visite de Birkenau, nous nous sommes dirigés vers les chambres a gaz.

Lorsque j’ai traversé le long chemin menant à ces chambres, j’ai essayé de me mettre dans les conditions mentales d’un déporté en m’imaginant ce que pouvait ressentir un Homme qui ne savait pas où il allait ni ce qu’il allait devenir. L’expérience est vraiment troublante et assez indescriptible : je ne pouvais me détacher de la conviction qu’au bout de ce chemin se trouvait la mort.

Au bout de l’allée, se trouvaient donc les chambres a gaz. Il m’a été très difficile de me dire que c’était à cet endroit précis, où je me tenais, qu’avaient été commis tous ces crimes. Je me suis tout de suite demandé « comment un compartiment aussi petit a-t-il pu enlever autant de vies ? »

Dans la fin de l’après midi, nous arrivons a Auschwitz. L’entrée est caractérisée par le célèbre écriteau « Arbeit macht frei ». Tout comme dans Birkenau, l’ambiance est pesante et la présence précoce de la nuit accentue notre appréhension. De plus, tous les bâtiments sont en parfait état et l’image que je me faisais d’Auschwitz est proche de la réalité.

Le camp est maintenu devenu un musée et le moment le plus redouté mais le plus attendu par chacun arrive : nous allons enfin visiter les salles où sont entreposés les cheveux, les prothèses et les ustensiles des victimes. Je sais pertinemment que la quantité de cheveux que je vois aujourd’hui n’est rien comparée à la réalité mais cela suffit amplement à me faire prendre pleinement conscience des atrocités.

Je me disais que ces objets étaient les restes, les mémoires des victimes et qu’ils étaient en quelque sorte encore vivants. J’essayais de remettre chacun d’entre eux sur l’un des très nombreux portraits faisant office d’hommage aux victimes et qui étaient entreposés dans une des pièces principales du camp.

- Je retiens donc de ce voyage beaucoup d’images ainsi qu’une immense fierté d’avoir pu visiter le camp ; ce qui fait maintenant de moi un témoin oculaire des atrocités commises par les nazis.

A.K

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